« Mes peurs constituent la plus grande barrière entre la réalité et mes rêves. Nos peurs, nos angoisses, nos fausses obligations sont autant d’obstacles à la réalisation de nos rêves. Il faut de la volonté, du courage et de la pugnacité pour le surmonter ». Luc Bodin

Tous les matins, j’aime à lire une citation pour me motiver ou trouver l’inspiration. J’apprécie, entre autres, celles du docteur Luc Bodin. Il a d’ailleurs joué un rôle notable dans la vulgarisation de la pratique d’origine hawaïenne du Ho’oponopono. Il permet de se libérer de mémoires ou de schémas bloquants grâce à un mantra bien connu. Jadis, je percevais aussi mes peurs comme des freins insupportables à mon épanouissement personnel.

Étant hypersensible, j’étais souvent sujette à de multiples angoisses et phobies. Je les rejetais, car je considérais qu’elles me pourrissaient la vie. Je voulais être forte et débarrassée enfin de toutes ces peurs, pour avancer dans la vie.

➡︎ La procrastination dans votre travail ou dans vos projets cache aussi des peurs inconscientes qui vous freinent dans votre avancée.

Maintenant, j’ai une autre vision des peurs et de la procrastination : je comprends mieux leur utilité et la façon de les accueillir, pour les dépasser et passer à l'action.

Qu’est-ce que la réalité ?

Tout d’abord, j’ai été interpellée dans la citation par la phrase : « Mes peurs constituent la plus grande barrière entre la réalité et mes rêves». Je me suis demandée de quelle « réalité » parle-t-on ? Nous percevons le monde extérieur au travers de nos propres sens, comme le révèle, entre autres, la Programmation neuro-linguistique (PNL) et les neurosciences. La « réalité » en tant que telle n’existe pas, puisque le cerveau interprète le monde extérieur via nos cinq sens : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût. Les spécialistes de la PNL l’intitulent le système VAKOG (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif).

Outre les cinq sens connus, les émotions sont une réaction inconsciente du corps à l’interprétation d’un stimulus externe. D’aucuns décrivent ce phénomène comme étant la cénesthésie : « La cénesthésie regroupe ainsi nos sensations internes qui nous font percevoir à nous-mêmes comme un tout organique, un individu vivant, une "personne" physique et morale. Elle agit sur notre état d’humeur, notre bien-être ou notre mal-être, notre joie ou notre tristesse ». Pour aller plus loin, je vous invite à lire aussi l’article très intéressant sur Passeport Santé à ce sujet.

De plus, au sujet de la notion de réalité, certains bouddhistes parlent du « voile de l’ignorance », qui fausse notre perception du « réel ». Selon la tradition bouddhiste, ce « voile » est un frein à l’accès à l’Illumination spirituelle. Mais, qu’est-ce donc que ce « voile de l’ignorance », si ce n’est en partie l’interprétation du monde extérieur  via le système VAKOG et cénesthésique. Or, ce processus a généré l’EGO,  qui est souvent stigmatisé. Il correspond au mental. Il définit la perception que nous avons de notre identité et personnalité. L’EGO est formé de la partie consciente du cerveau (environ 15%), mais aussi de l’inconscient (environ 85%). Notre nature d’humain et de mammifère nous rend dépendant  du cerveau et de son système de filtre. Il est une interface nécessaire entre le monde extérieur et nous-même. Le cerveau permet de nous adapter et d’évoluer pour interagir aussi avec autrui.

Nous pouvons partir du postulat, si nous somme croyants que nous possédons une nature  spirituelle. Toutefois, nous avons aussi un corps et un cerveau. Notre nature humaine a créé le mental, qui interprète l’extérieur et lui donne  une « réalité ». Notre propre incarnation implique la création des « voiles de l’ignorance » pour exister sur Terre. Le cheminement spirituel  suppose d’en être conscient, mais il est impossible de percevoir la réalité intrinsèque de toute chose.

Pourquoi ? La « réalité » n’existe qu’au travers de notre propre carte du monde. Nous concevons notre propre « réalité » avec notre cerveau.

Mais, votre cerveau va aussi  modifier ses croyances selon l'environnement et les circonstances. Si vous traversez la rue et qu'une voiture arrive à toute allure. Il peut alors décréter que les voitures sont dangereuses et vous risquez à l’avenir de déclencher une forte réaction de peur en traversant la rue.

Un incident de parcours devient alors une généralisation. Les phobies peuvent se déclencher suite à un épisode stressant de ce type.

La peur est utile

Tout d’abord, les peurs sont parfois utiles pour nous protéger du danger : elles nous alertent si notre intégrité physique est menacée. Elles sont un héritage de notre cerveau dit primitif, que les spécialistes intitulent le cerveau reptilien.
Si une voiture arrive à toute allure quand vous traversez une chaussée, vous allez sans doute ressentir de la peur. Elle va vous inciter à la prudence et à vous mettre de côté pour éviter de vous faire écraser, grâce à la réaction de votre corps. La sécrétion d’adrénaline est là pour nous faire réagir de manière instinctive, sans réfléchir en cas de danger imminent. D’ailleurs, les hypersensibles sont des personnes qui ont une « alarme intérieure » très active. Nous pouvons certes surréagir à des stimuli extérieurs perçus comme dangereux.
Par exemple, certains sont victimes d’amaxophobie, car la conduite d’une voiture est perçue comme hautement dangereuse. Mais, en général, la peur a une utilité, même dans notre monde urbanisé.

Ensuite, les peurs peuvent nous indiquer qu’il existe un danger potentiel à se lancer dans l’inconnu sans réfléchir. Si l’on reprend la citation : « Mes peurs constituent la plus grande barrière entre la réalité et mes rêves ». Si vous rêvez de changer de métier, par exemple, vous pouvez ressentir de la peur.

Selon moi, cette émotion est normale, car vous avez en vous un « contrôleur intérieur » qui veille sur vous. Dans le domaine du développement personnel, il est courant de lire que cette partie de vous  est à rejeter et à nier, car elle constitue un frein à vos rêves. A mon  avis, ce « contrôleur intérieur » a son utilité, car il vous met en garde contre les décisions irréfléchies. Il vous oblige aussi à mettre à  plat vos propres freins et à les regarder en face.

Par exemple, si vous  avez charge de famille, vous avez des responsabilités, le choix de quitter votre travail pour partir à l’aventure ne peut se faire sur un « coup de tête ». Tout projet demande d’être mûri et d’accueillir toutes vos peurs.

Elles correspondent à des besoins profonds, qu’il est nécessaire d’écouter. Si vous avez peur de quitter votre travail salarié, cette émotion cache sans doute votre besoin de sécurité matérielle. Or, il fait partie des besoins fondamentaux, comme le révèle  la fameuse pyramide de Maslow, ci dessous (dessin : source Wikipédia).

En définitive, les peurs sont très utiles pour nous protéger du danger ou de décisions irréfléchies, même si nous avons tendance à être exaspérés par elles. Voir mon article l'origine des peurs

Je  pense que si vous avez un rêve de changement de vie professionnelle ou personnelle, écoutez vos peurs.

↪︎ Elles vous indiquent les besoins à satisfaire et les points à travailler, avant de poursuivre plus avant votre projet.

Pour aller plus loin, je vous invite aussi à découvrir mon  article "amour de soi et d'autrui" sur l'impact des peurs sur nos choix personnels.

Merci de partager cet article, si vous connaissez d'autres personnes intéressées.

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